Nous venons tout juste de rejoindre la Macedoine, apres un mois passe en Albanie. Nous y entrames le 27 fevrier depuis le Montenegro en taxi. Le douanier nous demanda 10 euros chacun de "taxe d entree". Nous apprimes par la suite que cette taxe fut reduite a 1 euros il y a deja quelques annees. Nous voila en Albanie. La corruption ici est generalisee. A plusieurs occasions les albanais que nous rencontrames la denoncerent en prive. Fiori, proprietaire d un bar recemment ouvert a Girokaster nous dit que les clubs et bars ouvrent souvent sans licence, celle-ci s obtenant apres un dedale administratif. A Vlora, Brian, jeune volontaire americain de l organisation Peace Corps et professeur d anglais a l universite nous confia que les diplomes, dans tous les domaines, s achetent.
Partout dans le pays, des immeubles sont construits en toute illegalite, sans permis; consequence d une politique d urbanisation inexistante ainsi que d une redistribution anarchique des terrains apres 40 ans de communisme et d absence de propriete, le pays ressemble aujourd hui a un gigantesque chantier: les habitats individuels et collectifs poussent comme des champignons. La plupart d entre eux sont toujours en cours de construction, ou plutot volontairement inacheves, par manque d argent, mais aussi parce qu une habitation non terminee n est pas soumise a la taxation. Sur un niveau, parfois deux, mais toujours dans l attente d un dernier etage qui n arrivera probablement jamais, ils se dressent partout dans le paysage. Leurs toits sont betonnes, plans et surplombes de containers metalliques qui, remplis aux heures ou l eau courante est disponible, permettent de pallier aux coupures quotidiennes. Des tiges de metal debordent du dernier niveau faignant une realisation encore en cours.
Si les cotes croates et montenegrines nous semblerent encore protegees contre l urbanisation massive du fait de zones classees qui freinent les promoteurs immobiliers dans l obtention de permis de construire -pour combien de temps encore?- la cote albanaise nous apparut davantage ravagee. Ici, le tourisme est un marche en pleine expansion depuis quelques annees. Les ouvriers grouillent et s affairent en attendant la saison touristique. Partout les albanais construisent des immeubles "low cost" dans des tons pastels et parfois meme flashy en vue d accueillir des estivaliers toujours plus nombreux. Shengjini, a une dizaine de kilometres de Lezhe, dans le nord de l Albanie, est litteralement defiguree. Autrefois un village de pecheurs, une cinquantaine d immeubles d une dizaine d etages chacuns de dressent aujourd hui tel un mur entre la montagne et la mer. A l approche de ces immeubles, de grosses berlines allemandes aux vitres teintees dissimulent des hommes aux airs mafieux -des promoteurs immobiliers?- arborant costumes et lunettes noires. Mais quand bien meme l etat deciderait d en finir avec ces constructions illegales, ou loger les populations qui y vivent?
Nous passames une semaine a Tirana au milieu de notre sejour en Albanie. Cette capitale de 700 000 habitants, telle une pieuvre, etire ses tentacules sur des kilometres a la ronde, l architecture etant de plus en plus sommaire a mesure que l on s eloigne du centre. Consequence d un exode rural massif apres la chute du regime communiste en 1992, la banlieue de Tirana aujourd hui explose, a tel point que la municipalite semble difficilement subvenir aux besoins en infratructures routieres. A chaque coin de rue dans la capitale se dressent un commerce de proximite. Dans certains quartiers, chaque cours, rez-de-chaussee ou garage ayant pignon sur rue se mue en commerce la journee proposant fruits, legumes, cigarettes, chaussures ou produits de beaute.
La population albanaise, malheureusement, jouit d une mauvaise reputation aupres de ses voisins europeens. "Les albanais vous tueront pour 2 euros" nous repeterent bosniaques et croates. De France, on en entend souvent parler a travers divers sujets d actualite: mafia, prostitution, mercenaires. Cependant, quand on les rencontre, leur sympathie et leur generosite font oublier cette realite. Par exemple, l auto-stop y est d une facilite deconcertante. Coupes du monde pendant l ere Enver Hoxha, de 1941 a 1986, ils n eurent aucune ouverture sur l exterieur -Hoxha rompit ses relations avec l URSS en 1961 puis avec la Chine en 1978- si ce n est via le piratage des chaines de television italiennes. Ils sont desormais ravis que l on s interesse a eux mais font preuve de beaucoup de pessimisme quant a l efficacite de leur gouvernement gangrene par la corruption et les reseaux d influences -les medias par exemple- proches des differents partis politiques.
Apres quelques semaines dans l Albanie bouillonnante des villes en plein mouvement, nous nous isolames quelques jours dans le sud pres de la frontiere grecque, la ou les sommets des montagnes encore enneigees cotoient des plages d un blanc virginal et une mer azur. La tente plantee sur la plage, nous restames quelques jours profiter d une douceur estivale qui nous semble deja loin.
Nous sommes sur le lac d Ohrid cote macedonien, il a encore neige 50 cm hier...
Partout dans le pays, des immeubles sont construits en toute illegalite, sans permis; consequence d une politique d urbanisation inexistante ainsi que d une redistribution anarchique des terrains apres 40 ans de communisme et d absence de propriete, le pays ressemble aujourd hui a un gigantesque chantier: les habitats individuels et collectifs poussent comme des champignons. La plupart d entre eux sont toujours en cours de construction, ou plutot volontairement inacheves, par manque d argent, mais aussi parce qu une habitation non terminee n est pas soumise a la taxation. Sur un niveau, parfois deux, mais toujours dans l attente d un dernier etage qui n arrivera probablement jamais, ils se dressent partout dans le paysage. Leurs toits sont betonnes, plans et surplombes de containers metalliques qui, remplis aux heures ou l eau courante est disponible, permettent de pallier aux coupures quotidiennes. Des tiges de metal debordent du dernier niveau faignant une realisation encore en cours.
Si les cotes croates et montenegrines nous semblerent encore protegees contre l urbanisation massive du fait de zones classees qui freinent les promoteurs immobiliers dans l obtention de permis de construire -pour combien de temps encore?- la cote albanaise nous apparut davantage ravagee. Ici, le tourisme est un marche en pleine expansion depuis quelques annees. Les ouvriers grouillent et s affairent en attendant la saison touristique. Partout les albanais construisent des immeubles "low cost" dans des tons pastels et parfois meme flashy en vue d accueillir des estivaliers toujours plus nombreux. Shengjini, a une dizaine de kilometres de Lezhe, dans le nord de l Albanie, est litteralement defiguree. Autrefois un village de pecheurs, une cinquantaine d immeubles d une dizaine d etages chacuns de dressent aujourd hui tel un mur entre la montagne et la mer. A l approche de ces immeubles, de grosses berlines allemandes aux vitres teintees dissimulent des hommes aux airs mafieux -des promoteurs immobiliers?- arborant costumes et lunettes noires. Mais quand bien meme l etat deciderait d en finir avec ces constructions illegales, ou loger les populations qui y vivent?
Nous passames une semaine a Tirana au milieu de notre sejour en Albanie. Cette capitale de 700 000 habitants, telle une pieuvre, etire ses tentacules sur des kilometres a la ronde, l architecture etant de plus en plus sommaire a mesure que l on s eloigne du centre. Consequence d un exode rural massif apres la chute du regime communiste en 1992, la banlieue de Tirana aujourd hui explose, a tel point que la municipalite semble difficilement subvenir aux besoins en infratructures routieres. A chaque coin de rue dans la capitale se dressent un commerce de proximite. Dans certains quartiers, chaque cours, rez-de-chaussee ou garage ayant pignon sur rue se mue en commerce la journee proposant fruits, legumes, cigarettes, chaussures ou produits de beaute.
La population albanaise, malheureusement, jouit d une mauvaise reputation aupres de ses voisins europeens. "Les albanais vous tueront pour 2 euros" nous repeterent bosniaques et croates. De France, on en entend souvent parler a travers divers sujets d actualite: mafia, prostitution, mercenaires. Cependant, quand on les rencontre, leur sympathie et leur generosite font oublier cette realite. Par exemple, l auto-stop y est d une facilite deconcertante. Coupes du monde pendant l ere Enver Hoxha, de 1941 a 1986, ils n eurent aucune ouverture sur l exterieur -Hoxha rompit ses relations avec l URSS en 1961 puis avec la Chine en 1978- si ce n est via le piratage des chaines de television italiennes. Ils sont desormais ravis que l on s interesse a eux mais font preuve de beaucoup de pessimisme quant a l efficacite de leur gouvernement gangrene par la corruption et les reseaux d influences -les medias par exemple- proches des differents partis politiques.
Apres quelques semaines dans l Albanie bouillonnante des villes en plein mouvement, nous nous isolames quelques jours dans le sud pres de la frontiere grecque, la ou les sommets des montagnes encore enneigees cotoient des plages d un blanc virginal et une mer azur. La tente plantee sur la plage, nous restames quelques jours profiter d une douceur estivale qui nous semble deja loin.
Nous sommes sur le lac d Ohrid cote macedonien, il a encore neige 50 cm hier...
Shengjini et ses immeubles colores.
Une de ces nombreuses maisons inachevees, Jale.
http://www.lanouvellerepublique.fr/dossiers/actu/index.php?dos=expat&num=134080
4 commentaires:
Hey hey
Coucou les ploucs,
J'aime beaucoup vos petits articles.
Faites gaffes aux accords quand même nous répétâmes bosniaques et croates... hum
Oui, j'eussions été le mec qui fîmes le rabat joie tellement qu'il eûmes les boules de rédigeâmes son mémoire en ce moment...
Une bisûmes.
Art a raison mais on ne va pas s'arrêter à ça, moi ce que je retiens c'est vous êtes bougrement courageux de rester dans un tel pays. Faisez gaffe les petits et rejoignez des pays où la corruption n'existe pas et où vous serez en sécurité. Mais en existe-t-il un dans ce vaste monde? Contents d'avoir de vos nouvelles et continuez malgré les troubles orthographiqes et si vous êtes fâchés avec le passé simple, utilisez le présent, c'est vachement plus simple et ça fait moins pompier.
AL
Bises à vous deux et bonne route!!
A bientôt pour la suite de vos aventures dont la NR se fait l'écho.
Marie et Gérard GOY (gerard.goy@orange.fr)
je ne vois pas ce que le courage vient faire la dedans... pas besoin de courage lorsqu il s agit d humanite... 'fin bref, ca me revolte limite ces mots! grgrgrgrgr
vous savez quoi, bah dan mes reves de la nuit derniere on se croisait. m auriez vous appercu vous aussi?
une pensee pour vous les pouletozors et bonne route.
bises,
antoine
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